Fév. 09 26

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Le 4 février 2008, la bibliothèque municipale de Bordeaux a ouvert au sein du service actualité (1er étage), dans un espace entièrement dédié aux ressources d'apprentissage numériques, un réseau informatique de 34 postes donnant accès à plus de 300 cédéroms et sites Web.
Labellisé Cyberbase, cet espace propose aussi un programme d'ateliers d'initiation multimédia ainsi qu'un accès privilégié au portail cyber-base.org (guides pratiques sur l'emploi, le multimédia, l'éducation, l'entreprise).
Entretien avec Yoann Bourion, responsable de l'espace actualité et autoformation de la bibliothèque municipale de Bordeaux.
Hélène Rio. Quels sont les objectifs qui ont prévalu pour la mise en place de cet espace ? Quels constats préalables sur le public de la bibliothèque et sur vos orientations ont guidé ce choix ?
Yoann Bourion. Un double constat est à l'origine de la création de l'espace autoformation. Les demandes du public étaient tout d'abord très fortes en matière de formation, et ce d'autant plus que l'ouverture d'un espace Internet en 2005 – au sein du service actualité – avait suscité de la part des usagers de nombreuses attentes, liées très majoritairement au monde du travail.
Second constat : le service actualité devait développer son offre numérique. C'est donc logiquement que nous avons proposé la création d'un espace autoformation (à l'image de celui de la Bibliothèque publique d'information, à Paris) composé à la fois de guides pratiques et de 34 postes informatiques pour préparer un entretien d'embauche, réviser un concours, se renseigner sur un métier mais aussi s'initier à une langue étrangère, utiliser un traitement de texte…

H.R. Avez-vous auparavant observé l'offre locale en terme d'information sur l'emploi, les métiers, la formation ?
Y.B. Nous avons souhaité intégrer le réseau EFE (Emploi Formation Éducation) de Bordeaux créé à l'initiative de l'Arepa (Association régionale de l'éducation permanente en Aquitaine) pour réunir régulièrement les responsables des centres de documentation et bibliothèques spécialisées du territoire.
Nous connaissons ainsi mieux l'offre – complémentaire – de chacun et pouvons mieux orienter les usagers.

H.R. Le dispositif Cyberbase vous est-il apparu d'emblée le plus pertinent pour la mise en place de cet espace, et quelles sont les raisons qui vous ont fait retenir cette proposition ?
Y.B. Il nous est apparu intéressant de rejoindre un dispositif lié au développement des usages numériques (recherche d'emploi, e-administration, bureautique, etc.). Au-delà de l'aspect financier, le label permet surtout de rejoindre un réseau d'animateurs et de partager des expériences au niveau de la médiation.
Pour une structure telle que la nôtre, la labellisation peut sembler contraignante, notamment au niveau du choix du matériel.
Néanmoins, une collectivité plus petite ou une association appréciera l'accompagnement au cours du projet (aide technique, formation, conseils sur l'organisation de l'espace).

H.R. Quels moyens, humains et matériels, ont été nécessaires pour aboutir à la réalisation et à l'ouverture de l'espace ?
Y.B. L'espace autoformation est complètement intégré à la bibliothèque et à ses collections.
L'informatique n'est qu'un outil au service des missions de cet espace. C'est la raison pour laquelle le choix a été fait de constituer une équipe de bibliothécaires pouvant apporter une expertise en matière de recherche documentaire sur Internet. L'essentiel du coût de ce projet est bien entendu d'ordre informatique avec l'achat de matériel (unités centrales, écrans) et surtout l'acquisition d'un logiciel de gestion d'espace multimédia indispensable pour la valorisation des ressources.
Deux bibliothécaires sont chargés de sélectionner des sites Internet d'autoformation sur des critères pédagogiques et ergonomiques. Le catalogue contient actuellement plus de 450 ressources en ligne dont seulement 10 ont un coût pour la bibliothèque.

H.R. Quels partenariats avez-vous pu mettre en place avec les structures emploi-formation, et lesquels seraient à explorer ou développer ?
Y.B. Nous visons essentiellement des personnes cherchant un emploi ou souhaitant se reconvertir, mais n'étant pas, ou plus, intégrées dans un dispositif de formation national.
Les partenariats doivent donc s'engager dans deux directions : permettre l'accès à des contenus de formation intéressants, souvent confidentiels, et informer un public, très souvent heureux de connaître un tel service, gratuit qui plus est. Nous allons ainsi bientôt signer une convention avec les Ateliers de pédagogie personnalisée d'Artigues et Bordeaux-Saint-Jean afin que les stagiaires puissent, à la fin de leur cursus, venir entretenir leurs connaissances sur notre réseau informatique.

H.R. Enfin, quels premiers constats pouvez-vous établir après ces quelques mois de fonctionnement : fréquentation, usages, perspectives d'évolution ?
Y.B. Depuis l'ouverture, le 4 février dernier, le succès ne se dément pas, avec une moyenne de 130 réservations par jour. Les usages sont multiples : apprentissage de langues, utilisation d'outils bureautiques, consultation de mails, etc. À côté de l'autoformation proprement dite, les ateliers d'initiation multimédia (2 heures) rencontrent un très fort succès, en particulier au niveau des savoirs de base (découverte d'un navigateur par exemple). Cette activité devrait être développée dans les années qui viennent avec l'ouverture d'une salle de formation à l'informatique et au multimédia.

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